Le Laboratoire Mixte International MIKAROKA a pour ambition de mettre en place une plate-forme d’observations fonctionnelle et pérenne de la biodiversité marine côtière et de ses usages à Madagascar, et une plate-forme de formation qui accompagnera les partenaires dans le renforcement de leurs capacités de recherche et de formation. La plate-forme d’observations s’organisera en six composantes thématiques, plus une composante transversale dédiée à la bancarisation et la sécurisation des données
Description du projet
Madagascar, cinquième plus grande île au monde, possède plus de 5 600 km de côtes, 1 130 km de récifs frangeants et 502 km de récifs-barrières. Située dans le sud-ouest de l’océan Indien, sa riche biodiversité marine reste encore peu connue alors que plus de la moitié de la population (~26 millions d’habitants) vit près des côtes où l’exploitation des ressources marines, l’urbanisation, les sources de pollution et les nouveaux habitants ne font qu’augmenter. Face à ces enjeux, Madagascar s’est fortement engagé dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable. Ainsi, le Plan Directeur de la Recherche (PDR) en Sciences Marines établi par Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESUPRES) en 2018 insiste sur la nécessité d’accentuer les efforts en matière de gestion durable des ressources marines et de restauration des écosystèmes. Ce PDR souligne l’importance des informations scientifiques qui doivent aider aux prises de décisions dans les secteurs de l’environnement marin et de la pêche. Les actions du projet MIKAROKA correspondent aux axes retenus par le MESUPRES dans son PDR : a) santé des écosystèmes liée au changement climatique, b) gestion durable des espèces marines et leurs habitats, c) sécurité alimentaire et nutritionnelle et d) amélioration des connaissances scientifiques. Au plan régional, ces actions entrent dans le cadre des objectifs de la Convention de Nairobi qui vise à mieux connaitre et comprendre les environnements côtiers et à renforcer le lien entre l’évaluation de ces milieux et les processus de décisions des pays partenaires.
L’axe fort de la plate-forme d’observations du projet MIKAROKA est la compréhension et modélisation des processus et interactions dans les systèmes socio-écologiques côtiers à Madagascar, afin d’appuyer la gestion durable des ressources et des écosystèmes associés. Cette approche s’appuiera sur une extension spatiale et temporelle des suivis pérennes qui ont été mis en place dans le cadre de la JEAI ACOM (coraux, poissons et pêcheries) et des projets de l’Université de la Réunion (oiseaux). À ces suivis s’ajouteront ceux des composantes « microorganismes » et « invertébrés » dont les actions se mettront en place durant les deux premières années du projet. Les suivis réalisés au sein de chaque composante seront renforcés par les démarches mises en œuvre par la composante transversale qui apportera ses compétences dans le domaine de l’acquisition de données d’habitat à fine résolution et la géospatialisation des données. Ces compétences permettront une approche paysagère intégrant toutes les informations recueillies. Cette approche pluri/interdisciplinaire augmentera la portée et le rayonnement régional et international des suivis qui seront mis en place par l’observatoire.
Les observations s’organiseront en six composantes thématiques ayant chacune leurs objectifs. Les collaborations actuelles avec les partenaires IH.SM et/ou CNRO permettront une extension spatiale et temporelle rapide des quatre composantes « coraux », « poissons », « mégafaune » et « pêche ». Les composantes « microorganismes » et « invertébrés » n’ont pas le même historique de collaborations, leurs actions se mettront donc en place progressivement au cours des deux premières années du LMI. Ces six composantes interagiront fortement dans deux grands sites considérés comme prioritaires, situés au sud-ouest et au nord-ouest du pays.
En savoir plus sur les différentes composantes :
- Micro-organismesLes objectifs de la composante « microorganismes » seront d’une part d’effectuer une première description de la diversité des microbiomes (bactéries, archées et virus) et d’acquérir une meilleure connaissance des risques microbiologiques pour l’Homme liés à la présence de pathogènes sur et dans les animaux marins et les macro-déchets. La bancarisation des ADN extraits permettra de pouvoir…
- CorauxDans le cadre du programme MIKAROKA, la composante « coraux » a pour objectif de mettre en place un suivi pérenne de l’état de santé, de la structure et de la dynamique des communautés de coraux scléractiniaires autour de Madagascar.
- InvertébrésLes objectifs de la composante « invertébrés » seront d’actualiser les inventaires réalisés lors de projets antérieurs et de mettre en place des suivis pérennes des échinodermes (holothuries, oursins et ophiures), mollusques (gastéropodes, bivalves et céphalopodes) et crustacés malacostracés (crabes, crevettes et squilles). Ces taxons constituent une ressource importante des zones littorales et sont impliqués dans une…
- PoissonsLes objectifs de la composante « poissons » seront de poursuivre l’amélioration des connaissances sur la diversité ichtyologique à Madagascar et de mettre en place des outils pérennes de suivi de cette diversité. Les actions de cette composante porteront uniquement sur les poissons à nageoires rayonnées (Actynoptérygiens). La mise à jour des listes d’espèces présentes à Madagascar…
- MégafauneLes objectifs de la composante « mégafaune » (tortues marines, raies, requins et oiseaux marins) seront d’actualiser les données sur les espèces encore présentes et reproductrices sur les îlots sélectionnés, d’estimer les tailles de population et leur tendance (déclin, stabilité, augmentation) en fonction des données anciennes disponibles. Il s’agira également d’évaluer les menaces pesant sur ces espèces…
- PêcheLes objectifs de la composante « pêche » seront d’étendre spatialement et temporellement les suivis des petites pêcheries côtières initiés par la JEAI ACOM. Les zones d’étude seront de deux types : des zones d’étude prioritaires accessibles à partir de l’IH.SM et des stations du CNRO et s’étendant sur ~100 km de linéaire côtier, les zones secondaires, situées…
- TransversaleLa composante « transversale » développera deux pôles : l’un dans le domaine de la collecte et le traitement d’images des habitats marins, l’autre en support informatique pour la gestion des bases de données du LMI en respectant les principes de l’Open Science et du FAIR Data Management. Concernant les habitats, des images sous-marines (GoPro) et aériennes (drones)…